Au Au commencement était le mot
 

  Pour présenter ce Projet catéchuménal, il me paraît important d´insérer quelques événements de l´histoire concrète, personnelle et communautaire, qui l´ont rendu possible. De plus, il est bon de rendre grâce au Seigneur et de célébrer son nom, de publier au matin son amour , et le soir, sa fidélité (Ps 92,2).

Les premiers pas

   Ce chant fut le mien, et c´est maintenant celui de nous tous: Appelé avant ma naissance, car ce ne fut pas moi... Je suis né à Aldeaseca de Arévalo, dans la province de Avila, le 12 avril 1944. Pendant de nombreuses années, mon père a été instituteur à Sinlabajos. Je suis le second d´ une famille de six enfants. Dans certaines occasions,  on m´a demandé:   Et pourquoi t´a-t-on appelé Jésus? Sans aucun doute, ma mère désirait offrir au Seigneur son premier fils. Son intention était donc une intention sacerdotale. Et il en fut ainsi. Elle était profondément croyante. Pour elle, Dieu était tout près, au-milieu des casseroles, comme le disait Sainte Thérèse d´Avila. A l´occasion de la mort d´un voisin, elle avait dit: “Il est heureux”. Et comme je manifestais ma surprise, elle avait ajouté: “Maintenant, il est avec Dieu”. Si cela était nécessaire, elle n´hésitait pas à consulter des prêtres spécialement préparés,  D. Germán Mártil, des “Operarios Diocesanos de Salamanca”, par exemple. 

  Ma mère mourut le 8 février 1956, d´une congestion cérébrale, à l´âge de 40 ans. Et moi, j´en avais 11. La dernière fois que je l´ai vue en vie, ce fut quand je lui dis au-revoir, pour rejoindre le séminaire de Arenas de San Pedro. C´était la nouvelle la pire qu´on pouvait m´annoncer. Et quand je la vis morte, l´impression qui m´envahit est  qu´elle n´était pas là, que ce n´était pas elle. Je revins au séminaire à la fin du mois de février. Et le soir, avant de m´endormir, je faisais une prière au Seigneur. Et ce que je demandais m´a été accordé;  mais d´une autre manière, pas comme je m´y  attendais. Je peux dire que je ne me suis pas senti déçu: si le Seigneur dit que les morts ressuscitent et qu´ils sont comme des anges (Lc 20, 36),  je puis affirmer que, dans mainte occasion, j´ai pu compter sur sa présence mystérieuse. Comme un ange du Seigneur, elle m´a guidé pas à pas.

  Depuis les années 58-59, j´ai la Bible entre les mains. Quelque chose de nouveau commençait à germer dans l´Eglise. Au séminaire, nous parvenaient  les témoignages des conversions qui s´opéraient dans les nouveaux “ cours de chrétienté”. Le Père Lombardi annonçait de toutes parts la nécessité d´un Monde Meilleur. Et le 28 octobre 1958, la radio proclamait au monde l´élection d´un nouveau Pape. Ce fut un bon choix: Il y eut un homme envoyé par Dieu qui s´appelait Jean (Jn 1, 6).    

Un cadeau de Pentecôte
  Le changement qu´implique parvenir à l´âge adulte a supposé pour moi une remise en question complète qui, en conséquence, incluait l´éducation reçue, elle-aussi. Comme le dit Saint Paul, quand j´étais enfant, je parlais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Une fois devenu  homme, j´ai écarté ce qui était de l´enfant (1Co 13, 11). La philosophie moderne que je commençais à étudier me poussait à accepter les limites de la raison humaine, quand il s´agissait de donner une réponse aux grandes questions de l´existence: A quel savoir ai-je accès? Que dois-je faire? Que puis-je espérer?

  Ce fut le 2 juin, fête de la Pentecôte. J´avais alors 19 ans et j´étais en troisième année de Philosophie, à l´Université Pontificale de Salamanca. Je logeais au Colegio Mayor de San Carlos. Malgré les limitations, on y respirait une atmosphère de rénovation et de liberté qui n´existait pas dans d´autres séminaires. Le Concile Vatican II battait son plein. Cet après-midi-là, un ami du Foyer, José Antonio del Río, me dit qu´il pensait se rendre chez les Operarios Diocesanos et me demanda si je l´accompagnerais. Je répondis affirmativement: c´est là, précisément, qu´habitait l´un de mes cousins, Gerardo, que je n´avais pas vu depuis longtemps. Mon cousin était absent; en revanche, Aurelio Ortín, qui est actuellement diacre à Barcelone, lui, était là. Sans que je me rappelle comment ni pourquoi, Aurelio commença à raconter son histoire. Avec celle de son père, qui était instituteur, et qui avait dû émigrer à Buenos Aires. C´était un histoire vivante de foi, d´exode, de vocation. Au dehors, il pleuvait, le tonnerre grondait, nous étions au cœur d´un violent orage. les émissions de radio retransmettaient l´agonie du Pape Jean XXIII.

  Je revins au Foyer San Carlos conscient d´avoir été conduit, cet après-midi-là, d´une façon mystérieuse, efficace, et significative. Rien ne s´était produit par hasard. Tout prenait un sens. Quelques années plus tard, un grand professeur de l´Université Grégorienne de Rome s´exprimait ainsi: “ Quand la Parole de Dieu s´impose aux choses, elle les crée; quand elle s´impose aux hommes, elle devient Loi; et quand elle s´impose aux évènements, elle dirige l´histoire” (René Latourelle). En fin d´après-midi, de retour dans ma chambre et en regardant les immeubles les plus élevés, symboles du monde moderne, je n´ai pu me retenir de m´exclamer: Quel pauvre monde, celui des hasards!...A partir de ce moment-là, cette expérience de foi, cadeau de Pentecôte, a été pour moi un point de référence ferme sur mon chemin, une lumière qui, peu à peu, a grandi et a illuminé ma vie.

  Le soir, j´avais l´habitude de lire la Bible. et, bien souvent, il me semblait que le passage que je trouvais était celui qui convenait à la situation. Il devenait pour moi Parole vivante.  Telles certaines phrases que je me rappelle spécialement: Evangéliser n´est pas pour moi un titre de gloire; c´est une nécessité qui m´incombe. Oui, malheur à moi si je ne prêchais pas l´Evangile! ( 1 Co 9, 16). Et encore: Oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l´avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, vers l´appel de Dieu dans le Christ Jésus ( Phi 3,13-14).  Et enfin, Je leur donnerai un pasteur qui les fera paître ( Ez 34, 23).

L´évolution en tant que réalité
  C´est à Salamanque que j´ai fait connaissance avec l´œuvre de Theilhard de Chardin   (jésuite français, né à Sarcenat, près de Clermont-Ferrand, le 1º mai 1881),  à un moment où la vision du monde traditionnellement  assumée par la philosophie scholastique, “philosofia perennis”, montrait des symptômes irréfutables de caducité. Et cependant, Teilhard était là, sage, prophète et mystique ( Cf. H. DE LUBAC, La pensée religieuse de Teilhard de Chardin. En tant que Paléonthologue, Teilhard a fait partie de ceux qui ont découvert en 1929 le Sinanthropus pekininsis, un “Hominien particulièrement ancien et primitif”. Cf. TEILHARD DE CHARDIN , L´apparition de l´homme).  Au prix de difficultés et d´incompréhensions, il avait proposé une nouvelle vision du monde, évolutive et dynamique (ma thèse de philosophie portait sur cette vision du monde).

  Réalité libératrice: celle de constater que l´évolution ne s´oppose pas à la foi, pas plus qu´elle ne sert de base, par le fait-même, à quelque  philosophie que ce soit. Il s´agit d´une réalité à laquelle on accède par la science. Pour Teilhard, le credo minimum que tous les évolutionnistes ont en commun est le suivant: il existe un lien physique entre tous les êtres vivants et, par extension, entre tous les formes du réel (Cf. TEILHARD DE CHARDIN,  La vision du passé).

  Homme intelligent et profondément croyant, Teilhard ne voit pas la légitimité du schisme qui, progressivement, depuis la Renaissance, a introduit une séparation entre le christianisme et le monde moderne. Dès 1923, il disait déjà: “ Je commence à penser qu´ il existe une certaine vision du monde réel aussi inaccessible à certains croyants que ne l´est le monde de la Foi pour ceux qui sont incroyants” ( Lettres de voyage. Cf. CONCILE VATICAN II. GS 59).  

   Aussi bien par sa personnalité que par son oeuvre, Teilhard présente une vision délibérément rénovatrice qui lui permet d´être en situation de dialogue avec le monde moderne. La Religion elle-même en sort fécondée, grandie. Teilhard a le mérite de rendre au christianisme son sens cosmologique. Mais aussi celui d´offrir à un monde en transformation à la Lumière de la Révélation.

Le Christ comme centre.
  A l´occasion d´un colloque qui se tenait dans les années 67-68 au Collège Espagnol de Rome, on me demanda de donner des explications sur ce qu´était le point Oméga. Avec son évidente connotation apocalyptique (cf. Ap. 1,8), le point Oméga est le centre où vient finalement converger tout le processus cosmique. Pour Teilhard, l´univers est centré évolutivement. La direction du processus évolutif est la suivante: cosmogenèse- biogenèse-anthropogenèse, c´est à dire monde-vie-homme. Mais c´est là qu´intervient la difficulté: l´homme,-chez lequel l´évolution est devenue un fait conscient- , perçoit sa propre finitude, et celle du monde lui-même. En conséquence, si le néant est le futur de l´évolution: l´effort antérieur a-t-il un sens ?  C´est dans ce contexte que fut écrit mon premier article, qui portait sur le concept teilhardien de la mort dans le cadre d´un monde en évolution (Cf. J. LOPEZ SAEZ, El concepto evolutivo de la muerte en Teilhard de Chardin, in Verdad y Vida nº 26, 1 968, pp. 475-505)

  Oméga est la clef de voûte de l´hypothèse teilhardienne. Si Oméga existe, alors tout a une explication. La mort, elle-aussi. La mort devient, dans ce contexte, un pas en avant par lequel on accède à la plénitude du point Oméga (cf. TEILHARD DE CHARDIN, Le phénomène humain).

  Quand on progresse de bas en haut, c´est à dire à la lumière de la raison, on ne peut qu´arriver à cet hypothétique “dieu inconnu” qu´est le point Oméga. Mais si l´on change de perspective et que l´on considère les choses de haut en bas, c´est à dire à la lumière de la Révélation, Oméga est le Christ ( Teilhard dit à ce propos:”Dans le monde, il n´y a pas de place pour deux cimes, de même que dans un cercle, il n´y en a pas pour deux

C´est Lui qui emplit la création, l´accomplit, lui donne consistance et la récapitule dans sa totalité (cf. Col 1,15-20 et Eph 1, 10).

  C´est ainsi que le Christ Ressuscité acquiert, pour Teilhard, des dimensions cosmiques: “Tu as occupé, par droit de Résurrection, la clef de voûte du Centre total dans lequel tout se concentre” Et encore: “L´Astre que le monde attend, sans savoir encore prononcé son nom, sans percevoir exactement son authentique transcendance, sans pouvoir distinguer ses rayons les plus spirituels, les plus divins, c´est vraiment ce même Christ que nous attendons, nous”. Et enfin: “Le Christ se fait aimer comme une personne et s´impose comme un monde” (cf. TEILHARD DE CHARDIN, Hymne de l´univers).

Victoire sur la mort 

 D´une certaine manière, toute l´oeuvre de Teilhard est une grande méditation sur la mort (cf. H. DE LUBAC,ouvrage cité). La mort est “ le résumé et l´accomplissement de toutes nos diminutions”. Mais elle est aussi milieu divin qui conduit à la plénitude de la résurrection (cf. le Milieu divin). Cependant, la résurrection n´est pas, pour Teilhard, une restauration de l´ordre actuel du monde, une espèce de paradis terrestre (cf. 1 CO 15,44; 7,31; 2 CO 5,1). Dans son oeuvre apparaît un nouveau concept de la résurrection, fruit de sa vision dynamique du monde (cf. mon article sur le concept évolutif de la mort chez Teilhard de Chardin, ouvrage cité). Nous le verrons dans ce qui suit:

                - avec la mort se produit quelque chose d´irrémédiable. Il y a une réalité

  essentielle et une réalité caduque. La mort, pour ne pas être telle, doit laisser filtrer

“l´essence la plus précieuse de nos êtres”( TEILHARD DE CHARDIN, L´énergie humaine)

                 - la mort, en tant que pas en avant, place le monde et l´homme en situation de transcendance. C´est “ l´état naturel d´une extase hors des dimensions et du contexte de l´univers visible”(id.).

                 - la resurrection est conçue comme la plénitude de notre propre personnalité en situation de transcendance. Cette plénitude nous est donnée en Christ en qui nous sommes divinisés: accomplissement de la Christogénèse, mystère et destin de l´histoire, transfiguration de l´homme et du monde.  

“ Ainsi sera constitué le complexe organique Dieu-Monde, la Plénitude, réalité mystérieuse dont nous ne pouvons dire qu´elle sera plus belle que Dieu, puisque Dieu

pourrait se passer du monde, mais que nous ne pouvons pas non plus considérer comme absolument accessoire, sans rendre incompréhensible la Création, absurde la Passion et sans intérêt nos efforts. Alors, ce sera la fin. Comme une marée immense, l´Etre aura dominé le tremblement des êtres. Dans le sein d´un Océan calmé, dans lequel chaque goutte aura conscience de continuer à être elle-même, se terminera l´extraordinaire aventure du Monde. Le rêve de toute mystique aura trouvé sa satisfaction entière et légitime. Dieu sera tout en tous”(TEILHARD DE CHARDIN, l´Avenir de l´homme, le Milieu divin).

  Teilhard est mort à New York, le 10 avril 1955, le jour de Pâques. Trois jours auparavant, il avait laissé écrit à la dernière page de son journal ce résumé surprenant de l´ensemble de sa pensée: l´Univers est centré évolutivement. Le Christ est le Centre. Ainsi que les trois versets ( 1 Co 15,26-28), dans lesquels il est dit que le dernier ennemi détruit sera la mort, car le Christ a placé toutes choses sous ses pieds.

  Peu de temps auparavant, au cours d´un dîner au Consulat de France, Teilhard avait affirmé, en présence de ses neveux: J´aimerais mourir le jour de Pâques.

  Le dernier jour, il avait assisté le matin à une messe solennelle à la cathédrale de Saint Patrick et, l´après -midi, à un concert, après lequel, chez des amis, il s´était montré enchanté de cette “magnifique journée”. Au-moment de prendre une tasse de thé, il tomba subitement par terre. On appela un médecin, mais il mourut sur-place: c´était le jour de Pâques, le jour de la Résurrection! (La mort avait été produite par la rupture de l´artère coronaire. Cf. C. CUÉNOT, Pierre Teilhard de Chardin, les grandes étapes de son évolution.)

Me voici
  J´ai reçu l´ordination sacerdotale le jour de Saint Joseph, en 1969, au Collège Espagnol de Rome, des mains de Mgr José Mendez, à cette époque-là, évêque de Tarazona et maintenant archevêque de Grenade, entouré de nombreux diacres ( 1 Tm

4,14). L´image-souvenir disait ce qui suit: par imposition des mains au service de l´Eglise. Et aussi: Tu n´as voulu ni sacrifice ni holocauste, mais tu m´as préparé un corps ( He 10,5).

  Le sacerdoce du Christ, non lévitique mais selon l´ordre de Melquisédech, était le modèle. C´ëtait l´époque où de grands séminaires, qui venaient d´être construits, demeuraient presque vides. L´image sociologique du prêtre avait disparu et il en fallait une autre.  

  En ce qui me concernait, je me mettais au service de l´Eglise, mais d´une Eglise renouvelée, qui ne pouvait être autre chose que communauté. Au-cours de l´audience des nouveaux prêtres, Paul VI nous fit cadeau d´un exemplaire des Actes des Apôtres. Ce détail fut porteur de sens: il fallait revenir à l´Eglise des premiers temps, à l´Eglise des Actes des Apôtres. Cependant, les difficultés étaient énormes. Il fallait procéder par étapes successives, et, pour beaucoup, l´heure n´était pas encore venue.

(Ag 1,2. Cf. J, LOPEZ SAEZ. La renovación eclesial: génesis, dificultades, desarrollo, in  El Concilio del siglo XXI. Reflexiones sobre el Vaticano II, PPC, Madrid, 1987, pp. 107-122).

  Auparavant, j´avais fait des études de Lettres et de Philosophie à l´Université Pontificale de Salamanque (1960-1965), ainsi que de Théologie à l´Université Gregorienne de Rome(1965-1969). Pour compléter, étant à la recherche des liens qui unissent la théologie avec les sciences humaines, j´ai fait des études de Psychologie à l´Université Complutense de Madrid complétées par une spécialisation clinique à l´Ecole de Psychologie (1969-1973). En même temps, je faisais mes premiers pas dans le domaine pastoral, en donnant la priorité à ce qui, d´une manière ou d´une autre, était en rapport avec des groupes ou des communautés. 

  Au cours de la première moitié de l´année 1973, j´avais envisagé la possibilité de revenir à Avila, où j´avais commencé à travailler avec des Groupes de Formation Doctrinale, à l´Institut de Théologie, puis au Séminaire, et enfin à la Formation Permanente du Clergé. Mais différents événements m´améneraient à changer mes projets.

Enseigner  la Parole
  L´évêque d´Avila était Mgr. Maximino Romero de Lema, qui, de plus, faisait partie de la Commission Episcopale de l´Enseignement, et qui avait été, auparavant, Recteur de l´Eglise de l´Espiritu Santo, à Madrid (1961-1968); cette église serait fermée postérieurement par le franquisme. Selon ce qui a pu se savoir alors, Paul VI voulait nommer Mgr. Maximino évêque de Santiago, or il rencontra l´opposition de l´antérieur chef d´Etat. Le Pape dit alors: Puisqu´il ne convient pas pour l´Espagne, il convient donc pour l´Eglise universelle. Et il le nomma  Secrétaire de la Congrégation romaine du Clergé. En attente du nouvel évêque, à Avila, tout restait dans une situation temporaire.

  A cette même époque, à des cours d´été qui avaient été organisés par le Secrétariat National de Catéchèse, allait participer comme théologien José Manuel Sancho Caro, alors directeur de l´Institut de Théologie d´Avila, et maintenant recteur de l´Université Pontificale de Salamanque. Celui-ci se trouvant  dans l´impossibilité de participer au dernier moment, donna mon nom, et c´est ainsi que je commençai à travailler avec le Secrétariat.

  Ce fut d´abord le cours d´Oviedo. Mais, le 11 juillet, je fus obligé de rentrer d´urgence à Avila car mon père, qui avait été opéré de la prostate, venait de faire une embolie pulmonaire. Lorsqu´on m´en avertit, comme me le précisèrent les médecins par la suite, un processus de nécrose cliniquement irréversible était déjà en marche; ils prévoyaient le décès le jour-même, vers deux heures. L´amélioration qui se produisit à cette heure-là (Mt 8,13), vers midi, reste pour eux sans explication. Quelques jours plus tard, eut lieu le cours d´Avila, auquel je pus participer dans sa totalité. A cette occasion, on me demanda un article sur l´expérience actuelle de foi. Ce fut le suivant: El acontecimiento kerygmático, en Pastoral Juvenil (1974). Peu après, j´en publiai un autre semblable: La historia, tiempo de kerygma. La demystificación no consciente (id.).

  Au début de l´année scolaire 73-74, le Secrétariat national de Catéchèse fit appel à moi: on avait besoin d´un théologien pour l´équipe chargée de rédiger le catéchisme qui, par la suite, s´appellerait Il est au-milieu de vous (il s´adresse aux jeunes de 11 à 14 ans).            

  Le catéchisme rompait avec les anciens moules, et il fut nécessaire de faire, simultanément, le Guide Doctrinal , qui était un peu comme un bouclier. Un matin, alors que je préparais un thème du Guide, je tombai sur un texte de la Bible qui attira spécialement mon attention: N´ai-je pas écrit pour toi trente chapitres de savoir et de science, pour que tu puisses connaître la vérité des paroles véritables, et pour que tu puisses répondre par des paroles véritables à celui qui t´envoie? (Prov 22,20). Je comptai les chapitres rédigés jusque là: il y en avait trente. Je n´avais pas fait une thèse doctorale, mais bien une synthèse de foi.

  L´approbation et la publication du catéchisme Il est au-milieu de vous furent un évènement pour l´Eglise espagnole(cf. Actualidad Catequética ,1977, 1976). Quant au Guide Doctrinal, il fut utilisé, pendant ces années-là, pour des usages très divers: catéchèses pour adultes, catéchuménats, élaboration de catéchismes et de différents projets catéchuménaux, formation des professeurs de religion... En 1982, il fut question d´une révision du catéchisme( id. 1982). Il fut cependant, peu à peu, relégué. Et en 1987, il cessa d´être édité(cf. L. RESINES. Historia de la catequesis en España, CCS  Ed. Madrid, 1995).

  Par la suite, il y eut d´autres catéchismes. En réalité, il n´existe ni méthode, ni pédagogie, ni instrument catéchétique adapté, qui puisse résoudre le problème de fond d´une catéchèse de consommation, elle-même mise au service d´une pastorale de consommation; le problème d´une catéchèse sans parole vivante et efficace, sans annonce, sans processus, sans communauté, sans engagement; en résumé: d´une catéchèse sans rénovation profonde de l´Eglise (cf. J. LOPEZ SAEZ, Catequesis de adultos y Catechesi tradendae, diez años después, in Sinite 1989).

  La rénovation implique une évangélisation des baptisés, une nouvelle évangélisation (SYNODE EXTRAORDINAIRE, 1985, relation finale). C´est seulement ainsi et grâce à la fidélité à l´Evangile, que pourra se cicatriser cette blessure ouverte dans le flanc de  l´Eglise, blessure qui ne peut être soignée à la légère. Les prophètes l´avaient dénoncé: Vous soignez à la légère les blessures de mon peuple (Jr 6, 14).

  Une fois le catéchisme( et ses guides ) terminés et présentés partout, je passai, pendant l´année 1977-1978, au Département de Catéchèse pour Adultes. Je me vis confier la responsabilité de ce dernier le 3 septembre 1978. Huit années durant, j´y promus une catéchèse pour adultes d´inspiration catéchuménale(cf. J. LOPEZ SAEZ, Panorámica global de la catequesis de adultos en España, hoy, en Teología y catequesis (1982). Et aussi: Cien años de catequesis, en Vida Nueva 1986. Cf. L. RESINES, ouvrage cité).   

   Au cours du premier trimestre 1979, j´ai publié España, país de misión. La nécessité d´une confession nationale se faisait sentir, une reconnaissance de la contradiction ecclésiale de la société espagnole: nombreux sont les baptisés, peu nombreux sont ceux qui sont évangélisés.

  De 1978 à 1986, en tant que responsable de la Catéchèse pour adultes, j´ai fait partie de l´Equipe Européenne de Catéchuménat. Résultat final de cette collaboration, la parution du livre européen de catéchuménat  reprend 25 années d´expérience catéchuménale en Europe (cf. CONFERENCIA EUROPEA DE CATECUMENADO, Los comienzos de la fe. Pastoral catecumenal en Europa hoy. Ediciones Paulinas de.

   Depuis avril 1975, nous utilisons le Guide Doctrinal  pour le catéchuménat. Par la suite, et après y avoir introduit un certain nombre de modifications, nous avons publié au Secrétariat National de Catéchèse le Projet Catéchuménal (SECRÉTARIAT NATIONAL DE LA CATÉCHÈSE, Proyecto catecumenal I y II, Edice, Madrid 1981 et 1983. Antérieurement avait été également publié Inicición al catecumenado de adultos, Edice, Madrid 1979). 

  En 1981, le Bureau du IV Centenaire de Sainte Thérèse me demanda d´élaborer une série de catéchèses sur Sainte Thérèse(cf. El sí de Teresa, Mujer andariega, Mujer en la Iglesia, Edice, Madrid 1981).Cette demande se reproduisit en 1991, à l´occasion du Centenaire de Saint Jean de la Croix. Ces dernières catéchèses ne furent pas publiées par le Bureau, mais par l´Association (Les catéchèses intitulées Aquesta luz y guía, Soledad sonora, Sin forma y figura furent publiées dans l´opuscule intitulé Al encuentro de San Juan de la Cruz, Madrid 1991).

  Depuis 1985, je continue à collaborer avec le Département de Pastorale de la Santé de la Commission Episcopale de Pastorale par la publication de catéchèses qui, à l´occasion de la Journée des Malades, servent à découvrir la mission de soigner dont est chargée la communauté chrétienne(cf. CONFÉRENCE EPISCOPALE ESPAGNOLE, Los diez días del enfermo en la Iglesia española, Edice, Madrid 1994). 

   En 1985, la Commission Episcopale de l´Enseignement et de la Catéchèse a publié Le catéchiste et sa formation, document à l´élaboration duquel j´avais participé( avec Ricardo Lázaro, sous la direction de Mgr. Antonio Palanzuela, évêque de Ségovie et membre de la Commission). Enraciné dans la mission de Jésus et des Douze, et greffé sur la tradition vivante de l´Eglise, le catéchiste produira du fruit en abondance dans un monde qui a besoin de Dieu (Cf. COMMISSION EPISCOPALE DE L´ENSEIGNEMENT ET DE LA CATECHESE, El catequista y su formación, Edice, Madrid 1985, p. 73). On retrouve la définition la plus ancienne de la catéchèse: celui qui instruit de la Parole (Ga 6,6. Cf. mon article Escuchar la Palabra, objetivo catecumenal, in Teología y Catequesis 3, 1986, p. 399-430). Postérieurement, pour le Congrès des Catéchistes (7-13 avril 1986), je fus chargé de la conférence Vocation et Mission du catéchiste aujourd´hui (Cf. SECRÉTARIAT NATIONAL DE LA CATÉCHÈSE, Congreso de catequistas. Ponencias, Edice, Madrid 1986, pp. 101-113).  

  Au-cours des premiers mois de l´année 1973, j´avais commencé à collaborer avec la paroisse du Cristo de la Salud, qui se trouve dans la rue Ayala. La perspective de créer des groupes et de former une communauté, m´amenèrent, malgré les difficultés prévisibles, à accepter la proposition de Fernando Salom, prêtre valencien qui travaillait avec la paroisse et qui la quittait pour une autre destination.

  L´insatisfaction due au christianisme conventionnel se faisait sentir de toutes parts. Dés mon arrivée, j´exposai au curé de la paroisse, D. Ignacio Zulueta, la nécessité d´un catéchuménat, d´une communauté. Il donna son approbation pour l´année suivante, et me dit que, dans l´immédiat, il avait pensé à des réunions sur le thème de la Bible et du Concile: cela pourrait servir de démarrage. J´acceptai. Je pris la responsabilité des réunions (bi-mensuelles) sur le thème de la Bible. C´est ainsi que naquit le noyau initial de la communauté.

  Il s´agissait d´un petit groupe (de 8 à 10 personnes), mais il était ouvert au renouveau et au changement. Et comme nous restions sur notre faim, rapidement commencèrent les réunions chez Pilar et Julián. Ce que nous cherchions, c´était la communauté disparue des Actes des Apôtres. Dans cette direction devenait possible le renouvellement profond d´une Eglise qui, -bien que devenue vieille et stérile comme Sara (Ro 4, 19)-, pouvait à nouveau devenir féconde (Cf. DÉLÉGATION DIOCÉSAINE DE CATÉCHÈSE, Comunidades plurales en la Iglesia, Ed. Paulinas, Madrid, 1981, pp. 114-118; et aussi CONFÉRENCE EUROPÉENNE DU CATÉCHUMÉNAT, Los comienzos de la fe. Pastoral ctacumenal en europa hoy, Ed. paulinas, Madrid, 1990, pp. 160-162 et J. LOPEZ SAEZ, Una catequesis de adultos en la comunidad de Ayala, in Sinite pp. 106 (1994) et 433-437).

    Au début de la nouvelle année de catéchèse, lors des réunions de l´équipe pastorale de la paroisse (à laquelle s´était joint Lorenzo Sanchéz, de Salamanca), il fut décidé qu´un catéchuménat serait mis en route. Dans un premier temps, le catéchuménat suivit l´orientation néo-catéchuménale (Cf. mon travail Pastoral catecumenal y pastorales análogas, dans l´ouvrage Los comienzos de la fe, ouvrage déjà cité, pp. 138-145. Voir aussi R. BLAZQUEZ, Las Comunidades Neocatecumenales, DDB, Bilbao, 1988. À la suite des premières catéchèses, la communauté fut fondée le 8 décembre. Nous étions initialement 42 personnes. Dans un premier temps, l´expérience fut positive. Elle supposait un pas franchi vers l´avant. Bien qu´avec prudence, il fallait aller de l´avant. En novembre, D. Ignacio avait été hospitalisé pour une opération de la prostate au vieil hôpital de San Pedro. “Dés que je le pourrai, j´irai à la communauté”, m´avait-il dit. Il y vint effectivement, mais d´une autre manière, dans cette dimension nouvelle qui est celle du Seigneur Ressuscité: il mourut le 25 janvier 1974 

    Au-cours du premier trimestre 1975, apparut peu à peu la nécessité de procéder à une révision du système que nous avions adopté: rejet total de l´orientation néo-catéchuménale de la part du nouveau responsable de la paroisse, qui faisait partie des “cours de chrétienté”; désir  de la part du diocèse d´un catéchuménat autonome; inconvénients crées par la direction exercée extérieurement et de façon inadaptée sur le groupe de catéchuménat; obstacles  systématiques qui, peu à peu, asphyxient

 le groupe; diminution progressive du nombre des membres; impossibilité d´incorporer au groupe de nouveaux participants qui ont entamé une relation vivante avec ce dernier; interprétation discutable du catéchuménat et de ses étapes (entre autres, du pré-catéchuménat); carence au-niveau d´ instruments catéchétiques adaptés; proposition pour ouvrir un centre catéchuménal au Foyer d´étudiants Tagaste... La révision fut adoptée à la majorité, d´abord par l´équipe de responsables, puis par l´ensemble de la communauté.     

    Dès le 8 avril, après un mois de tensions et quelques ruptures, -celles-ci  étant compensées par de nouvelles incorporations-(Ac 2, 47), nous entreprenons une nouvelle étape, poursuivant une inspiration qui  est propre à la communauté. La révision serait menée à bien, la communauté demeurerait ouverte à l´incorporation de nouveaux membres et  l´ orientation pastorale de la communauté serait désormais définie de l´intérieur. Nous étions alors 30 personnes. À partir de ce moment-là, la communauté commença à s´accroître.     

    Parallèlement, le nouveau curé de la paroisse donnait à la paroisse une orientation qui excluait, de fait, toute possibilité de catéchuménat. La communauté, en présence de ce manque de perspective, se trouva séparée de la paroisse, et reliée au vicariat en tant que communauté autonome. Trois mois durant, nous nous réunîmes au Foyer des Etudiants de Tagaste. Pour finir, tout en maintenant l´autonomie vis à vis de la paroisse, le curé de celle-ci nous céda un local au sous-sol.  C´est grâce à cette autonomie que nous avons pu poursuivre l´expérience catéchuménale et communautaire en toute liberté, sans aucun obstacle.

    À partir de ce moment-là, c´est à partir de l´écoute assidue de la Parole de Dieu au coeur des événements personnels, sociaux et ecclésiaux que la communauté a décidé pas à pas de son parcours .  L´importance de l´expérience de foi vécue par chacun de ceux qui étaient chargés du catéchuménat était déterminante pour ce qui, peu à peu, se transformait en communauté. De même que la révision continue du chemin à suivre et le contact avec les autres groupes.  Nous disposions déjà de la synthèse de foi, qui, par la suite, deviendrait le projet catéchuménal, et d´autres instruments (tels, par exemple,que:  El catecumenado de C. FLORISTAN ,PPC Madrid, 1972; La catequesis en los primeros siglos de DANIÉLOU-DU CHARLAT, Studium, Madrid, 1975; et les Catequesis sociales de la COMMISSION ÉPISCOPALE DE L´APOSTOLAT SOCIAL). 

    Le 13 novembre 1977, date de la naissance de Saint Augustin, fut mise en marche la communauté de Santa María de la esperanza. Edelmiro Mateos était rentré en contact avec nous lors de la présentation du catéchisme à la Vicaría IX. Et peu à peu, dans la paroisse et le quartier de la Ciudad de Periodistas, ont commencé à se multiplier les groupes.   

    En 1987, nous nous sommes constitués en Association, reconnue au niveau civil et religieux ( nous sommes reconnaissants à D. Agustín García-Casco, alors évêque auxiliaire de Madrid, et à D. Angel Suquía, de leur appui pastoral bienvenu):  Asociación Comunidad de Ayalá ( calle Saliente, nº 1). Ainsi furent établies les bases civiles et sociales de l´action d´évangélisation que nous réalisons. Par ailleurs, par là-même se définit la finalité sur laquelle débouche  le processus catéchuménal: associés pour évangéliser (Cf. JEAN PAUL II, Christifideles laici, 26 et 29).

    Tout processus d´évangélisation doit vérifier la différence existant entre ceux qui sont appelés et ceux qui, par leur propre réponse, sont élus. Dans la réalité, nombreux sont ceux qui en répondent pas à l´appel. Jésus le dit ainsi: nombreux sont ceux qui sont appelés, mais peu nombreux sont ceux qui sont élus (Mt 22, 14).

    Dans l´actualité, à Madrid fonctionnent plus de cent groupes répartis dans les paroisses, les écoles et les maisons; la Asociación Comunidad de Ayalá  se projette aussi hors de Madrid. Nous avons la Asociación Comunidad del Puerto (Tenerife), la Asociación Comunidad de la Palabra (Gran Cananria), la Fundación Virgen de las Nieves (Salamanca), la Asociación Con vosotros está (Córdoba), ainsi que les groupes de Guadalajara, Cuenca, Murcia, Vigo, Barcelona, León, Zamora, Burgos, Logroño, Toledo, Segovia, Avila, Pontevedra, Lisboa, Maputo, Londres...

    Le 30 décembre 1994, avec l´appui de l´Association (et en collaboration avec la Asociación Los Olivos constituée,  à cet effet, de parents et de responsables légaux), fut créée la Fundación Betesda, fruit de la dimension sociale de l’Evangile, pour le développement intégral d´handicapés. La première réalisation de cette Fondation est de promouvoir la construction d’une résidence pour handicapés psychiques, en particulier pour ceux qui se trouvent sans parents, et qui peut accueillir 48 personnes (calle Belisana nº22).  

Projet catéchuménal


    Au-cours de ces années, nous avons progressivement révisé le projet catéchuménal. Nous avons supprimé certaines catéchèses, nous en avons ajouté d´autres. De ce travail naît une deuxième rédaction, fruit de l´expérience accumulée et mise en commun dans tant de groupes et de communautés.

   La publication de cette seconde rédaction est destinée à l´usage de l´Association, mais non en exclusivité. La synthèse de foi est une oeuvre d´Eglise. Aussi bien dans l´actualité qu´avant, mes efforts ont été unis à ceux de beaucoup. . En réalité, moi, j´allais arroser mon jardin et donner de l´eau à mon verger: et voilà que mon canal s´est transformé en rivière, et ma rivière s´est transformée en mer (Sir 24, 31).

    De plus la mission va au-delà des limites du temps et de l´espace. Et, il est vrai, participer à une telle projection nous comble: Je ferai même briller comme une aurore l´instruction, je la ferai connaître le plus loin possible. Et même, je rependrai l´enseignement comme prophétie et je l´établirai pour des générations de siècles. Voyez, ce n´est pas seulement pour moi que je me suis fatigué, mais pour tous ceux qui le cherchent (Sir 24, 32-34). Cela a été dit ainsi de façon très poétique: Dans la tombe de l´un des pharaons de l´antiquité, on a trouvé une poignée de grains de blé. Quelqu´un les prit, les planta, et les arrosa. Et à la grande surprise de tous, les grains ont germé, au bout de cinq mille ans( Cf, A. DE MELLO, El canto del pájaro, Sal Terrae, Santander, 1982, 68). Nous ne savons ni jusqu´où ni jusqu´à quand peuvent arriver les grains de blé; mais il nous appartient de semer, d´arroser, de tailler et de nettoyer.

    Comme il en est pour la première, la seconde rédaction reste ouverte aux suggestions qui peuvent provenir tout particulièrement de ceux qui sont considérés comme des colonnes, et auxquels nous présentons de nouveau l´Evangile que nous annonçons   (Ga 2,2). 

    Comme nous le faisions alors, nous annonçons une Parole qui s´accomplit: le Christ est avec nous(1), Il nous fait découvrir le mystère de Dieu(2), le mystère de l´homme(3), et le mystère du monde(4). Comme le dit Saint Paul, nous avons été constitués serviteurs de la Parole pour en transmettre le message dans son intégrité

Nous sommes disciples, envoyés pour faire des disciples (Mt 28, 19).

    Se référer à un projet catéchuménal, c´est se référer à à des étapes, à des objectifs, à des moyens qui sont des instruments (thèmes ou catéchèses, pistes pour les réunions). 

                 -La première étape est l´ évangélisation première ou précatéchuménat. Elle poursuit une  communication première de l´expérience de foi, une communication vivante, réalisée par des témoins actuels. L´expérience de foi est comme une semence destinée à croître. En premier, elle est semée, puis elle croît, et enfin, elle porte du fruit. la parabole du semeur nous le dit d´une façon simple et admirable (Mc 4, 1-20). Le semeur a besoin de deux choses: de la semence, et du champ. La semence est la Parole de Dieu, et le champ est le monde. Comme aux premiers temps de l´Eglise, et malgré la diversité des situations et des personnes, il existe des constantes qui se répètent et qui apparaissent, en germe, dans l´évangélisation première(Cf. thème nº 2: Il est au- milieu de vous).

                   -La deuxième étape est, à proprement parler, le processus catéchuménal ou catéchuménat. Le catéchuménat est un processus d´évangélisation. C´est la croissance et le développement de ce qui a été semé au cours de l´évangélisation première. On tend à une initiation de base à l´expérience de l´Évangile. Pour ce faire, le processus catéchuménal assume en profondeur la vie elle-même, à la lumière de la Parole de Dieu(Cf. thème nº 1: Quand vous êtes réunis).

                  -La troisième étape est la fin du catéchuménat. L´évangile nous parle du fait de semer, de croître, mais aussi de porter du fruit, de tailler et de nettoyer(Mc 4, 3-9 et 26-29; Jn 4, 35 et ss; Lc 22, 31). Le processus catéchuménal se conclut par la  

 maturation  de l´expérience de foi, qui suppose -entre autres - les constantes suivantes: la reconnaissance actuelle de Jésus comme Seigneur et la conversion (fondamentale) aux valeurs de l´Evangile( À propos du catéchuménat et de ses étapes, voir le mot catecumenado dans le Nuevo Diccionario de Espiritualidad, Ed. Paulinas, Madrid, 1983). Tout ceci requiert du temps, plus ou moins, selon les cas.

    Ce projet catéchuménal, nous l´utilisons avec liberté, selon qu´il apparaît nécessaire et approprié, et dans la mesure où il est au service de ce qui est fondamental, imitant ainsi le maître de la maison, qui tire de ses réserves du vieux et du neuf (Mt 13, 52).